PORTRAITISTE DE FRANCE : INTERVIEW DE NOËMIE SCHWEYCKART

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PORTRAITISTE DE FRANCE : INTERVIEW DE NOËMIE SCHWEYCKART

PORTRAITISTE DE FRANCE : INTERVIEW DE NOËMIE SCHWEYCKART

Noëmie Schweyckart a obtenu le titre prestigieux de Portraitiste de France Excellence. Elle répond à nos questions en partageant son expérience depuis l'élaboration de son dossier, jusqu'à la tant attendue remise des prix lors du congrès des métiers de l'image à Grenoble.
Pourquoi avez vous eu envie de présenter le PDF 2021 ?

Après avoir participé aux médailles de la photographie française en 2020 où j’ai décroché une place de finaliste catégorie Nu & Boudoir, j’ai décidé de battre le fer tant qu’il était encore chaud et de m’inscrire aux Portraitistes de France. 
L’idée était de mesure ma qualité et mon savoir-faire à l’œil expert de photographes reconnus de la profession. 
Cette première reconnaissance m’a stimulée et m’a prouvé que j’avais l’âme challengeuse. Je m’y suis inscrite sans regarder les gagnants des précédentes années, simplement en entreprenant de constituer mon dossier au feeling et selon mes préférences personnelles. 

Que pouvez-vous nous dire sur l’étape de création / constitution de votre dossier ?

La première étape de la constitution de mon dossier a été de réaliser pour chaque photographie à thème un plan détaillé : choix du modèle, ambiance, type d’éclairage, lieu. 
Par exemple, pour les images de couple j’ai eu à cœur de proposer un underwater, ou pour le corporate je voulais mettre en avant le travail d’un artiste et sortir du « cliché » Corporate en costard. Pour l’image d’une personne de plus de 60 ans, j’avais envie de créer un contraste impactant visuellement : une image avec beaucoup de géométrie et de fuyantes très moderne, et une attitude assez sûre d’elle. Idem concernant une des images de couple que j’ai proposé : j’ai choisi de mettre en avant un couple d’hommes pour la diversité. 
Ce travail de réflexion a été le plus fastidieux. Une fois que tout avait été planifié et que chaque photographie présentait une technique précise de mise en lumière pour mettre en avant mes capacités, je n’avais plus qu’à réaliser les images selon le schéma que j’avais dessiné. 
Le choix des tenues aussi été un élément important : par exemple, sur l’un de mes portraits libres, j’ai travaillé avec un ami à moi créateur de la marque Weinsanto, et ancien assistant de Jean Paul Gaultier. J’ai un affect pour les images un peu futuristes, d’où mon choix pour la tenue. 
Mon éclairage a repris les tonalités de la combinaison de ma modèle avec six sources. 
Pour une unité globale de mon dossier et parce que j’adore ça, je n’ai présenté que des images en couleurs : pour moi la chromie est la « patte » d’un photographe et est le plus dur à travailler, et la retouche et optimisation de l’image une étape cruciale dans le rendu final. 
Le fait que nous ayons à réaliser également des tirages était valorisant : j’ai eu la chance de les tirer moi-même sur un papier Baryté comme je suis aussi tireuse d’art chez Styl’List images. 
J’ai dû retirer certaines images jusqu’à trois fois, pour être certaine que le rendu était le plus qualitatif possible. 

Que retirez-vous de cette expérience de création guidée avec des règles imposées ?

J’ai adoré créer selon des critères bien précis. Ça a mis au défi ma créativité tout en respectant des règles précises. 
J’ai du m’adapter (comme beaucoup je n’ai pas vraiment eu de mariages à cause du Covid) c’est pour cela que je n’ai proposé que des images de couple en extérieur. 
Je suis à même de réaliser une demande précise selon certaines contraintes tout en y apposant mon style. 
Mais aussi, j’ai dû faire face à des loupés comme avec mon image de couple dans la Gare. Cette gare m’avait tapé dans l’œil quant à sa modernité (on dirait une image réalisée dans un vaisseau spatial), mais n’ayant pas eu au préalable l’autorisation officielle de la SNCF je ne pouvais shooter que dans cette passerelle et non depuis les quais comme prévu : encore une fois cela m’a appris à réagir rapidement pour m’adapter. Même si sur le coup on se sent très frustré de ne pas pouvoir faire comme prévu. 

Qu’est-ce que cela vous a apporté d’être titré Portraitiste de France ? Avez-vous fait une communication spéciale dessus ? Avez-vous vu un changement d’activité sur votre studio ?

Recevoir le titre de portraitiste de France Excellence m’a comblée de joie. 
Pour être honnête, je visais la mention « honneur » (tout en espérant simplement avoir le PDF). Le moment de pression lors de l’attente jusqu’à ce qu’on m’appelle est encore gravé dans ma mémoire. 
J’avais beau avoir répété le moment dans ma tête, lorsque j’ai réalisé que j’obtenais la mention Excellence j’ai été submergée par une vague d’émotion et de joie jusqu’à tenir mon diplôme à l’envers pour la photo avec Dominique Gianelli et Yann Faucher ! 
Je pense que dans ce genre de moment le choc est si important que l’on en oublie tout. 
J’y repense en étant encore super émue …
Je suis extrêmement fière de faire partie d’un studio qui porte en son sein deux photographes Excellence, et de marcher dans les pas de celui qui m’a tout appris : Étienne List. 
J’ai aussi réalisé un souvenir vidéo de ce moment, que je me plais à regarder encore quelques mois plus tard …
C’est une fierté de faire partie du club très privé des Portraitistes de France Excellence. 

Est-ce que vous allez retenter le PDF 2023 ?

Non, je ne compte pas retenter le portraitiste de France, je suis plus que satisfaite de mon résultat. 
Et j’ai d’autres concours prestigieux en ligne de mire, qui sont secrets pour le moment. 
Une chose est certaine : le portraitiste de France m’a donné le goût de la compétition. 
Qu’une de mes images ait été choisie pour faire partie de l’équipe de France de la photographie pour concourir à la World Photographic Cup m’a vraiment donné l’envie de me dépasser et continuer à mesurer ma qualité et mon savoir-faire à d’autres professionnels de la profession. 

Le mot de la fin ?

Je tenais à remercier tout ceux qui m’ont soutenue et qui ont cru en moi (mon Patron Étienne List, ma collègue et amie Charlotte Cavaleiro), mais aussi mes modèles pour leur confiance et pour avoir parcouru un bout de chemin avec moi dans la réalisation de ce concours. 
Celui-ci a pu m’ôter un peu du syndrome de l’imposteur que je ressentais (je me suis toujours remise en question quant à ma qualité) et des doutes que j’ai pu avoir. Cela m’a rassurée et montré qu’à trente ans je suis capable de me surpasser et de présenter un travail d’excellence !
Je remercie aussi les organisateurs de la FFPMI pour leur accompagnement, et leur réactivité quand nous avions des questions. 
Je garde un souvenir incroyable de ce moment, de ce congrès où j’ai pu échanger avec énormément de photographes différents. En finalité je suis fière d’avoir concouru, je suis émue, j’ai des étoiles plein les yeux et j’ai très hâte de pouvoir voir le travail des photographes qui concourront l’an prochain !